Vas-y ! Laisse ton cœur se remplir de rage ! | Xehanort, Birth by Sleep
Publié Samedi 09 Février 2019 par RedWizard dans la catégorie test
Développeur : Square Enix Co., Ltd. Editeur : Square Enix Co., Ltd. Type : Action-RPG Support : PlayStation 4 et Xbox One Date de sortie : 29 janvier 2019 Acheter le jeu : PS4 | Xbox One |
Ce n’est qu’une fois la boîte du jeu entre les mains que l’on commence à vraiment réaliser que KINGDOM HEARTS III est réellement sorti. Moult épisodes annexes sont venus poser des bases essentielles à ce qu’est devenu aujourd’hui le dernier chapitre en date d’une des séries à succès de Square Enix et Disney. Ne perdons pas plus de temps et montons vite à bord du vaisseau gummi pour découvrir si l’attente en valait le prix !
Ce n’est plus un secret pour personne : KINGDOM HEARTS III est le dernier chapitre de la « saga du Chercheur des Ténèbres », autrement dit l’antagoniste principal de la série, Maître Xehanort. Le jeu porte ainsi un héritage très lourd de plus de quinze années d’intrigues et de questions restées en suspens. Ce qui aurait de quoi effrayer bon nombres de joueurs.
Si le début du jeu peine à s’installer, l’intrigue prend doucement de l’ampleur au fur et à mesure que Sora progresse dans les mondes Disney à la recherche d’un pouvoir indispensable à la victoire du camp de la Lumière. Tous les épisodes précédents ont posé les bases de ce combat final, mais nos héros doivent au préalable rassembler les sept Gardiens de la Lumière avant d’affronter les treize Ténèbres réunis par Xehanort (la véritable Organisation XIII), dont l’objectif est de recréer la légendaire Guerre des Keyblades.
Le joueur se retrouve traditionnellement dans la peau de Sora, ce jeune garçon si attachant et naïf, et se laisse mener avec lui par les machinations des antagonistes sans véritablement en saisir les tenants et les aboutissants avant la dernière partie du jeu qui s’enchaîne alors crescendo et réunit l'essentiel de l'intrigue principale. Les fans seront à la fois heureux de retrouver des personnages clés découverts tout au long des années, et de trouver des réponses aux nombreux mystères posés par la série, tout en distillant les nouvelles pièces placées ici et là en prévision d’un nouvel arc historique.
KINGDOM HEARTS III nous offre un panel de nouveaux mondes Disney extraits de longs-métrages récents et tout particulièrement du tant attendu univers de Pixar. Et ce qui frappe immédiatement l’esprit, c’est l’attention porté au respect des œuvres originales. Certaines scènes sont transposées à la perfection et la différence entre le long-métrage et le jeu est à peine visible (la Reine des Neiges, Raiponce et Pirates des Caraïbes en sont les dignes représentants).
Comme la tradition le veut, Sora explore les mondes Disney et s’intègre dans leurs intrigues. Ces mondes servent surtout à dérouler l’intrigue principale, au point que leurs propres histoires semblent parfois décousues. En effet, même si des séquences d’introduction personnalisées et originales viennent en poser les bases, certains éléments scénaristiques importants sont passés sous silence. C’est notamment le cas des mondes Disney dont l’histoire est reprise à l’identique des longs-métrages, à l’inverse des mondes Pixar qui bénéficient d’intrigues inédites faisant office de suites à leurs œuvres d’origine.
Le jeu tourne sur l’Unreal Engine 4, moteur graphique du studio Epic Games adopté en cours de développement en lieu et place du Luminous Engine. Le résultat est tout à fait bluffant, avec une alternance entre scènes utilisant le moteur et scènes pré-calculées. Un soin a été porté aux textures et aux matières, tant sur la peau des personnages que sur les vêtements (oui, le cuir est plus vrai que nature, en déplaise à certains). Si l’on peut souligner des expressions faciales un peu figées par moments, il serait difficile de ne pas reconnaître le travail réalisé sur le film « Pirates des Caraïbes » et son maniéré Capitaine Jack Sparrow, ou encore sur la fourrure de Sully de « Monstres et Cie ».
Dans l’ensemble, le titre maintient une belle fluidité malgré l’abondance d’effets de lumière et d’explosions lors des combats, en témoignent à eux seuls les sorts magiques qui se révèlent d’une puissance visuelle réaliste incomparable. L’exploration des mondes Disney est un régal pour les yeux ; quel plaisir de parcourir les plaines enneigées d’Arendelle, les collines verdoyantes de Corona ou de découvrir les coulisses de Monstropolis ! Les niveaux sont vastes et jouent énormément sur la verticalité pour mettre à profit le système de Course libre (Sora peut en effet courir sur des murs) et de plongeon. Les temps de chargement entre les zones ont été réduits au maximum, mais on note tout de même des chargements assez longs lorsqu’arrive la dernière partie du jeu.
Le système de jeu de KINGDOM HEARTS III pourrait se résumer en une phrase : « du plaisir dans une explosion de couleurs ». Que ce soit en exploration ou en combat, le jeu ne vous oppose aucune contrainte, et vous offre bien au contraire un large panel d’actions à réaliser.
Les classiques combos à la Keyblade sont toujours de la partie avec la possibilité d’en équiper plusieurs pour les changer en plein combat. Même si faire un choix parmi les Clés reste un dilemme selon les goûts de chacun, ce système permet de profiter pleinement d’une autre fonctionnalité inédite de ce titre : les Keyblades peuvent désormais se transformer en d’autres armes (griffes, yo-yo, marteau, bouclier entre autres), offrant des moyens variés de venir à bout de vos adversaires en modifiant votre stratégie (en effet, selon la transformation, la portée des attaques varie). Avoir accès à différentes Keyblades permet également d’utiliser d’une part les attaques de Tir visé héritées de KH Birth by Sleep (désormais propres à chaque Keyblade), et d’autre part de profiter des compétences attachées à l’arme. Un système de forge vous permet même d’améliorer leurs caractéristiques.
Le bestiaire, composé d’ennemis des anciens épisodes et de nouveaux représentants originaux pour chaque espèce, n’a qu’à bien se tenir face aux autres pouvoirs de Sora tels que les Liens et les Attractions. Si les premiers s’assimilent aux anciennes invocations en faisant appel aux pouvoirs d’un ami de Sora (Simba, Ariel pour ne citer qu’eux) et en proposant un gameplay inédit propre à chacun, les secondes se révèlent tout aussi efficace pour faire des dégâts multiples dans les rangs ennemis en grimpant à bord d’une des attractions bien connues des parcs Disney.
En complément du classique menu de combat, un système de commandes contextuelles (déjà expérimenté dans KH 0.2 Birth by Sleep) vient contrôler ces nouvelles options. En fonction de vos actions en combat, des commandes apparaissent au-dessus du menu et peuvent être activées (ou non) dans un délai imparti symbolisé par une jauge.
Vous en conviendrez, le système de combat propose donc classiquement beaucoup d’options et, même si le joueur est libre ou non de les utiliser, rares seront ceux qui les mettront toutes à profit tant les combos et les transformations de la Keyblade suffisent dans une majorité de cas à neutraliser les hordes d’ennemis. Il se dégage des combats une accessibilité plus poussée que précédemment ; cette abondance d’options semble avoir eu pour conséquence de rendre les combats époustouflants au détriment de la difficulté globale du jeu.
Les aspects classiques du RPG sont toujours présents, Sora monte progressivement de niveaux et obtient de nouvelles compétences par le biais de l’expérience remportée en combattant. En complément des armes, vos personnages peuvent s’équiper d’armures et d’accessoires octroyant des résistances à certains éléments et des compétences supplémentaires. Contrairement aux deux précédents épisodes numérotés, il n’est plus nécessaire de se séparer de Donald ou de Dingo pour bénéficier du soutien des personnages Disney ; l’équipe peut désormais compter jusqu’à 5 personnages ! De quoi vous rassurer (ou non) lorsque vous subissez une altération d’état en combat (mention spéciale à la réaction de Sora face au feu), bien que leur soutien reste assez limité face à la puissance de Sora.
Que serait un RPG sans son lot de quêtes annexes à réaliser au cours de l’aventure et même au-delà. Qu’il s’agisse de la recherche de trésors, de photographier les Emblème fétiches cachés dans les mondes, de jouer les cuisiniers dans le Bistrot du Petit Chef (Ratatouille) à l’aide d’ingrédients collectés, ou de s’accorder une pause en jouant aux mini-jeux « old school » du Royaume classique, en faisant de la luge dans les plaines d’Arendelle ou en dansant avec Raiponce… KINGDOM HEARTS III reste dans la lignée de ses prédécesseurs. Certains seront ravis de retrouver le Vaisseau gummi utilisé pour voyager de monde en monde… dans une toute nouvelle formule puisqu’il est désormais possible de voyager sans contraintes dans l’espace qui sépare les mondes. Vous alternez ainsi entre phases d’exploration libre (à la découverte de trésors, de constellations ou de matériaux) et phases de combat (la zone est alors délimitée dans un espace restreint) contre des ennemis et même des boss, à bord d’un vaisseau que vous pouvez concevoir de A à Z. Sans nul doute l’une des meilleures expériences gummi de la série, la maniabilité du vaisseau reste néanmoins des plus hasardeuses aux premiers abords.
L’aspect musical n’est pas en reste. Une nouvelle composition du thème « Dearly Beloved » dès l’apparition de l’écran-titre mérite à elle seule de poser la manette et de se laisser porter par la musique avant de commencer l’aventure. Si l’on pourrait parfois regretter la réutilisation de nombreuses œuvres musicales des précédents jeux au détriment de nouvelles, leur réorchestration et les chœurs leur font gagner en intensité et en profondeur, et l’ensemble joue énormément sur la nostalgie. De nouveaux thèmes marquent aussi les esprits, à l’image des combats et de l’exploration d’Arendelle et du Coffre à jouets, en parallèle de nouvelles sonorités dans la série aux allures de FF Type-0 dans le monde de San Fransokyo.
Après maintes réutilisations de « Simple and Clean » ces dernières années, il serait difficile de ne pas évoquer ici le retour tant espéré de la chanteuse Utada Hikaru, qui nous offre non pas avec une mais bien deux chansons : un thème d’introduction « Face My Fears » en collaboration avec Skrillex, et un thème de fin « Don’t Think Twice ».
Après plus d’une dizaine d’années de patience, KINGDOM HEARTS III s'attache à répondre aux attentes des fans auxquels il s’adresse directement en jouant sur la nostalgie et sur l’attrait des réponses aux questions restées en suspens. Les nouveaux joueurs auront quant à eux sans doute des difficultés à être captivé par l’histoire du jeu, malgré des vidéos (très) récapitulatives et un lexique détaillé. En dehors de ces aspects purement scénaristiques, ce titre réunit le meilleur de ce qui a fait le succès de la série en privilégiant le plaisir d’un gameplay à la fois époustouflant, fluide, et sans contraintes.
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C’est un plaisir de pouvoir lire votre analyse qui me rappelle que tout ceci est bien arrivé et que nous avons enfin pu découvrir Kingdom Hearts 3.
Je suis en partie d’accord avec ce test et j’ai passé un bon moment devant le jeu. Il est graphiquement époustouflant et ce fut un régal de découvrir les immenses cartes de chaque monde. Ceux qui n’aiment pas partir à la recherche des trésors en revanche trouveront peut-être cela plus dérangeant qu’autre chose. Mais peut-on vraiment ne pas aimer lorsque l’aventure se fait avec Sora, Donald et Dingo qui sont plus attachants que jamais dans ce dernier opus ? Si beaucoup de personnages ont du dire adieu à leurs évolutions, les trois héros ont eu droit à de bons moments qui m’ont prouvé qu’il était possible de les apprécier encore plus.
Mais malgré cela… Je garde un arrière goût amer de ce Kingdom Hearts 3 dont j’ai beau essayé je n’arrive pas à m’en débarrasser. Même en sachant que l’histoire est devenue compliquée et en l’ayant préalablement étudié en long en large et en travers, je n’étais visiblement pas assez préparé pour autant de conclusions où j’ai le sentiment de n’en avoir savouré aucune. L’histoire m’a semblé mal structurée, ayant d’un coté trop de discours inutiles et de l’autre pas assez de développement. Cela est surement dû aux mondes Disney qui cette fois-ci se fondent moins bien à la trame originale.
La disparition des personnages de Final Fantasy m’a profondément affecté et m’a donné une sensation de vide dans l’intrigue. C’est l’affrontement final et pourtant les personnes qui ont introduit Sora à ces évènements ne sont pas présentes. Au lieu de cela l’action est concentrée sur les Gardiens de la Lumière et les treize Ténèbres, si bien que l’on pourrait croire qu’ils sont les seuls concernés par cette guerre. J’envie ceux qui ont à peine remarqué leur absence car pour moi cela retire des éléments qui rendaient l’histoire plus pétillante dans les précédents Kingdom Hearts.
Également, je pense que nous serons tous d’accord pour dire que ce jeu est beaucoup trop simple et ce même en mode expert. C’est ce qui vient gâcher le système de jeu pourtant si prometteur. La nouvelle fonctionnalité des Keyblade est très intéressante et la proposition des attractions Disney est originale. La liberté d’enfin pouvoir jouer avec tous nos coéquipiers est pour moi la bienvenue. Tout cela rend les combats explosifs et donne l’impression au joueur qu’il est puissant. Mais voila cela reste une impression puisqu’en réalité les combats ne vous demandent pas de faire preuve d’imagination, ni d’être stratégique, ce qui est pourtant la force du joueur.
Un petit défaut auquel je ne m’attendais absolument pas est la musique, avec justement la réutilisation des œuvres musicales des précédents jeux. Jouer avec la nostalgie est une bonne chose, mais si l’on reprend trop de thèmes ce n’est plus de la nostalgie que l’on ressent mais une horrible impression de déjà-vu. Cependant les musiques sont évidemment agréables et les nouveaux morceaux de parfaites réussites.
Si j’ai passé un bon moment devant le jeu j’ai donc aussi ressenti de la frustration. Tous les moyens étaient présents pour créer un jeu proche de la perfection et pourtant tellement d’éléments viennent le gâcher que je ne cesse de me demander comment cela à pu arriver. Pourquoi certaines décisions ont t’elles été prises alors qu’elles me semblent justement être les pires. Je suis dans l’attente que ce sentiment disparaisse rapidement pour mieux apprécier le jeu, tout en acceptant le fait que Kingdom Hearts 2 restera finalement mon préféré.